Stéphane Buyens, l’homme qui donnait vie au papier

Créateur d’œuvres oniriques inspirées de la nature et entièrement réalisées à partir de papier, Stéphane Buyens s’est tout récemment installé à la galerie d’artisanat d’art de la Verrière.

Quand ils passent devant l’atelier de Stéphane Buyens, les enfants collent leur nez à la vitre pour mieux voir ses fascinants habitants, l’ours blanc, le soleil de cuivre ou encore le requin volant…

Comment devient-on dompteur de papier ? C’est pendant ses études en école d’art que Stéphane Buyens fait une rencontre décisive : Didier Boursin, célèbre origamiste
français, lui révèle les mille et une possibilités qu’offre cette matière. « C’est incroyable tout ce qu’on peut faire avec le papier ! Les techniques sont issues de domaines et de cultures très riches. Le Japon est réputé pour l’origami, mais la Chine possède un grand savoir-faire en la matière. Et la France aussi avec le papier mâché, connu internationalement, et qui jusqu’au XXe siècle a produit des meubles, des assiettes et même des maisons en papier. »

En parallèle de son activité de graphiste, Stéphane Buyens se met à expérimenter
les feuilles et les techniques. « Papier et ciseaux : l’outillage est simple, le savoir-faire
beaucoup moins ! ». Sans cesse, il teste, découvre, affine. Peu à peu, le papier, qu’il soit de lin ou de chanvre, qu’il soit riche ou basique, accepte de se plier à ses désirs. Par le jeu du travail de la matière, il devient pierre, plume, écaille, dupant l’oeil du
spectateur.

Faune et flore de papier

Pour parvenir à ce résultat, patience infinie et extrême minutie sont de mise. Et il faut
parfois composer avec les crampes et les ampoules qui s’invitent dans la partie. « C’est un travail de fou, commente sa fille Lou. Quand on le voit créer, on se demande ce qu’il a en tête… Et puis ça prend forme, c’est impressionnant. » Ses oeuvres, imposantes et légères à la fois, explorent les possibilités de rencontres entre règne animal, végétal et minéral. Jusque-là, son univers de papier peuplait l’appartement familial – « c’était très décoratif mais un peu encombrant », sourit sa fille. Alors, quand une place s’est libérée à la galerie d’artisanat d’art de la Verrière, Stéphane Buyens n’a pas hésité à postuler. « Nous avons reçu de nombreuses et fort intéressantes candidatures pour ce local mais son esprit créatif et poétique, son
travail délicat et recherché et ses projets foisonnants ont emporté tous nos suffrages », indique Valérie Béthouart-Dolique.

L’artiste, qui crée des œuvres sur mesure pour des particuliers et des professionnels,
entend bien profiter du champ des possibles qu’offre la galerie. « Les interactions
avec le public, ainsi que les échanges avec les autres artisans sur les matières et les
techniques, vont nourrir et enrichir mes créations. » Stéphane Buyens n’a pas fini de nous faire rêver.

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