Un long fleuve pas si tranquilleJusqu’au 19e siècle, la Seine demeurait impraticable six mois par an. Avec la révolution industrielle et la nécessité de rendre le fleuve navigable en toute saison pour permettre la circulation des marchandises, le temps des écluses et des barrages est venu. En 1861, le préfet Haussmann décide d’établir un barrage-écluse à Suresnes, qui voit le jour 8 ans plus tard. Le niveau des eaux devient constant et les bateaux peuvent naviguer sans crainte. En 1880, l’écluse est prolongée de 57 m, et un second barrage est construit. En 1933, un troisième ouvrage est construit, plus rapide à mettre en œuvre et plus performant, plaçant Suresnes à la pointe de la modernité. |
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Suresnes, la principale porte d’entrée fluviale de Paris24 heures sur 24, 359 jours par an, les écluses de Suresnes permettent la navigation sur la Seine. Au poste de commande, l’éclusier s’assure que les bateaux – jusqu’à 180 m de long – puissent passer en toute sécurité et régule le niveau d’eau à l’amont des barrages. « La gestion du niveau d’eau dépend du débit de la Seine à Paris. Aujourd’hui par exemple, tout se joue dans une petite fourchette de 7 cm, indique Vincent Morel, chef d’exploitation chez VNF (Voies navigables de France). Si le niveau d’eau est trop bas, les bateaux risquent de toucher le fond de la Seine. À l’inverse, s’il est trop haut, les bateaux dans Paris risquent de ne pas pouvoir passer faute de hauteur libre sous les ponts. » |
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Le site le plus emprunté de FranceAvec 21 000 passages en 2023, les écluses de Suresnes sont les plus empruntées de France, devant celles de Gambsheim en Alsace. Plus de 6,3 millions de tonnes de marchandises y ont transité, soit l’équivalent d’environ 320 000 camions évités sur les routes ! Plus de 200 000 passagers sont passés par les écluses. Le pic de trafic a lieu l’été avec l’affluence des bateaux de croisière et de transport de céréales. Certains passages ont fait date, comme celui du TGV 4402 après son record de vitesse en 2007 ou de PlanetSolar après ton tour du monde en 2012. Enfin, n’oublions pas les usagers un peu particuliers que sont les cormorans, les mouettes, les oies bernaches et les canards sauvages, qui y transitent… ou s’y s’installent ! |