Lauréats des Trophées de l’égalité, les élèves du collège Hubert Germain ont exploré le thème des inégalités de genre dans un podcast qui déconstruit les stéréotypes avec brio.
« Qui n’a jamais entendu “le rose c’est pour les filles, le sport c’est pour les garçons, arrête de pleurer comme une nana… ?” » Voici l’une des nombreuses questions que posent les élèves du collège Hubert Germain dans le podcast qu’ils ont consacré à l’égalité filles-garçons. Pourquoi ce thème ? « On a remarqué que la cour de récréation était coupée en deux. Les filles ne jouent quasiment jamais au basket ou au foot, par exemple », regrettent ces collégiens de 11 à 14 ans.
Forts de leur expérience personnelle, ils se sont attelés à explorer ce sujet de société avec l’objectif d’informer et de sensibiliser les élèves aux inégalités en déconstruisant les clichés. « Les jeunes nous ont tous touchés par leur énergie et leur sérieux, indique Nassera Hamza, adjointe au maire en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Partir de leur propre expérience au sein du collège permet d’aborder le sujet de manière concrète et d’ouvrir le débat. »
Rigueur et engagement
En préparant l’émission, les élèves ont appris, en vrac, qu’au Moyen Âge les garçons s’habillaient en rose et portaient des jupes, que les écoles n’ont pas toujours été mixtes, ou encore que l’écart de salaire hommes-femmes en France était de 15 % en 2023. « Pendant très longtemps, personne n’a réagi à ces inégalités alors que ça n’est pas juste ! », commente Léa, 11 ans.
Le résultat de leur travail d’enquêteurs en herbe : 12 minutes aussi ludiques qu’instructives mêlant reportages, saynètes, rappels historiques et éclairages de professeurs et d’experts, le tout agrémenté de jingles et d’extraits musicaux à la manière des vrais pros. « Interviews, montage, habillage sonore… Les élèves font tout ! », souligne leur professeur Olivier Pingal, à l’origine, avec un autre professeur du collège, de cette webradio montée il y a trois ans. « Je suis impressionné par leur rigueur, leur engagement et la qualité de ce qu’ils produisent », commente de son côté Laurent Rabès, le principal du collège, « facilitateur » de ce projet pédagogique qui rassemble une heure par semaine une quinzaine de volontaires de la 6e à la 3e. Les prochains thèmes à l’étude : le cyberharcèlement, la lutte contre l’homophobie et l’antisémitisme. « On est là pour ouvrir la réflexion mais nos émissions ne peuvent pas tout changer, pointe Maxime-Alexandre, 14 ans. Le chemin vers l’égalité est encore long… ».