Rassemblement pour la Paix : discours de Guillaume Boudy

Le maire Guillaume Boudy a présidé aujourd’hui un rassemblement pour la paix à Suresnes, en présence des élus et des représentants des communautés religieuses de la ville, pour exprimer le rejet du terrorisme et le soutien au peuple d’Israël après les terribles attaques terroristes qui l’ont frappé, et alors qu’un fanatique a ensanglanté ce matin un lycée d’Arras. Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes.

Chères familles suresnoises plongées dans le deuil ou l’inquiétude,

Mesdames et messieurs les représentants des cultes à Suresnes,

Madame la sénatrice,

Mesdames et messieurs les élus,

Chers Suresnoises, chers Suresnois,

Face à la situation dramatique qui frappe Israël depuis samedi dernier, j’ai souhaité avec la municipalité vous rassembler aujourd’hui pour plusieurs raisons :

  • D’abord, pour entourer ici, les familles suresnoises endeuillées, profondément inquiètes pour leurs familles, leurs amis, victimes ou engagés pour la défense de leur pays et, à travers elles, pour nous associer à la peine de tout un pays, de tout un peuple,
  • Pour manifester ensuite notre soutien aux habitants de Holon, ville voisine de Tel Aviv, jumelée depuis 60 ans à Suresnes et qui vit des heures sombres, comme me l’a rapporté hier encore son maire, Monsieur Moti Sasson ;
  • Nous sommes là aussi, debout, pour nous élever contre le déchainement de la haine, de la cruauté et de la violence gratuites qui s’est abattu sur des innocents, à raison de leur nationalité, ou de leur confession ;
  • Nous sommes là, enfin, pour affirmer la primauté de la Civilisation sur la barbarie, de l’Humanité sur le fanatisme assassin.

Comme l’a dit hier soir le Président de la République, il ne peut, il ne doit pas y avoir de « Oui mais » dans de telles circonstances, mais d’abord et seulement, de l’opprobre envers les auteurs et de la communion fraternelle avec les victimes et leurs proches.

Car comment chercher à nuancer, à expliquer, voire parfois à justifier ces actes de barbarie : aujourd’hui, une fois encore, c’est le peuple juif qui est visé, mais ailleurs ce sont les arméniens, les chrétiens d’Orient, les Rohingyas ou les Ouigours, et demain ce seront encore d’autres femmes, d’autres hommes et d’autres enfants qui seront décimés ou meurtris.  On ne transige pas avec les atteintes à l’Humanité, car c’est de cela dont il s’agit ici et maintenant. Ici à Suresnes, au pied de ce mont des martyrs de la barbarie nazie, nous en sommes tout particulièrement conscients et devons être gardiens de cette mémoire et défenseurs des valeurs qu’elle nous transmet.

Ici, continuons de cultiver la tolérance, le respect de l’autre dans toutes ses dimensions, dans ses convictions et ses croyances. Je tiens à remercier à cet égard les représentants de tous les cultes pratiqués à Suresnes, dans la concorde et la compréhension mutuelle. Ils auront l’occasion tout à l’heure de le manifester. Les représentants de la communauté musulmane, retenus par la grande prière du vendredi, m’ont fait parvenir un message de solidarité envers les victimes et d’appel à la paix qui sera lu tout à l’heure. Je les en remercie tout particulièrement.

Ces témoignages du vouloir vivre ensemble sont réconfortants et le signe, ici à Suresnes et dans bien d’autres endroits en France, que l’Unité entre nos concitoyens et la fraternité inscrite au fronton de notre Hôtel de ville ne sont pas des vains mots, mais un bien précieux que nous sommes prêts à défendre, quels que soient les coup de boutoirs que des fanatiques, comme ce matin à Arras, essaieront de lui porter.

Comme vous, je ne sais pas ce que nous réservent les prochains jours. Il est fort à craindre qu’au déchaînement barbare de la haine succède l’enchaînement ravageur de la violence, avec son autre cortège de mort et de vies brisées. Au-delà du légitime châtiment des bourreaux, espérons qu’au terrible drame que vivent aujourd’hui les familles israéliennes ne vienne s’ajouter le malheur des familles palestiniennes.    

La violence, comme la peine, ne se soustraient pas, elles s’additionnent, puis se multiplient.  

Alors aujourd’hui rassemblés, gardons dans nos esprits et dans nos cœurs la compassion pour les victimes et leurs familles, mais aussi l’espérance dans l’avènement tant attendu de la Paix dans cette région du monde.

Partageons une minute de silence à la mémoire des innocentes victimes, en y associant les deux victimes ce matin d’un fanatique et leurs proches.

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