Marie Carbonnel, la science au service des femmes

Maître de conférences et praticien hospitalier à Foch, Marie Carbonnel, qui figure dans le prestigieux palmarès 2022 des 40 Femmes du magazine Forbes, se bat pour faire avancer la recherche sur l’infertilité féminine et l’endométriose.

La gynécologie ? « Je ne m’y destinais absolument pas, confesse Marie Carbonnel. C’est en tant qu’externe que j’ai eu un coup de foudre pour cette discipline très variée, qui comporte une part émotionnelle forte. L’accouchement, c’est le plus bel événement de la vie des gens ! Puis j’ai décidé de me former à la chirurgie de l’infertilité pour répondre au désarroi des femmes confrontées à ce problème. Il faut savoir qu’une femme sur 4 500 naît sans utérus et que, plus largement, l’infertilité utérine touche une femme sur 500. »

En 2010, la jeune chirurgienne intègre l’équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi, dont le travail aboutit en 2019 à la première greffe utérine française, permettant quelques années plus tard la naissance d’une petite fille en bonne santé. « Pour tout dire, quand ce projet de greffe est né, j’étais contre, confie-t-elle. Je considérais à l’époque que les risques inhérents au protocole étaient trop importants. Et puis j’ai compris que c’est aux femmes concernées de décider. Qui suis-je pour juger ? Aujourd’hui, je sais que le désir d’enfant peut être si profond qu’il prend toute la place. Mon métier, c’est d’entendre cette souffrance et d’essayer d’y remédier. »

« Profondément féministe »

C’est cette volonté d’aider les femmes qui la mène à la recherche : en 2019, la praticienne, déjà mère et bien lancée dans sa carrière, décide de passer un Master 2 puis une thèse de Sciences en immunologie, pour travailler à la fois sur le rejet de greffe utérine mais aussi sur l’endométriose, autre sujet qui lui tient particulièrement à coeur. « Il n’existe pas encore de traitement curatif pour cette pathologie qui touche une femme sur 10. Je travaille sur l’une des voies thérapeutiques possibles : l’immunothérapie. » Aujourd’hui, Marie Carbonnel partage son temps entre ses patientes à Foch, la recherche et l’enseignement à l’Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines-Paris-Saclay. « Je suis profondément féministe, revendique cette mère de trois garçons, à la fois pour mes patientes que j’aide à avoir le choix de procréer, et pour les jeunes professionnelles que j’encourage à ne pas s’autocensurer, à développer leur ambition et à oser mener leurs projets ».

Sa bio express :

  • 2010 Arrivée dans le service de gynécologie obstétrique du Pr. Ayoubi à l’hôpital Foch
  • 2019 Participation à la première greffe utérine française
  • 2023 Obtention d’une thèse de Science en immunologie
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