Quel constat a mené à l’élaboration d’un projet de réaménagement de grande ampleur pour le centre-ville ?
Dans l’esprit de nombreux Suresnois, le centre-ville se limite à la place du général Leclerc. La place Henri IV et le jardin de l’Hôtel de ville, notamment, semblent ne pas en faire partie alors même qu’ils en constituent le cœur historique. Par ailleurs, des aménagements qualitatifs ont certes été faits dans les années 2000, mais au coup par coup, sans vraie vision d’ensemble. Malgré une qualité indéniable, aujourd’hui le centre-ville est vieillissant, les commerces sont moins attractifs, le confort du piéton est chahuté et certaines parties ne sont pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre. Pour toutes ces raisons, il méritait un nouveau regard, pour l’étendre, l’étirer, l’épaissir, bref lui donner toute son ampleur !
Comment avez-vous pris en compte les préoccupations des Suresnois ?
J’ai pu rencontrer les Suresnois pour la première fois lors d’une balade urbaine. C’est une très bonne entrée en matière : nous avons pu faire les constats ensemble,
partager une forme d’évidence – par exemple, que les abords de la médiathèque sont compliqués… Plus largement, il y a chez les Suresnois un pragmatisme, une simplicité d’approche et une franchise que j’ai beaucoup appréciés. Ils étaient contents de s’informer et de voir que les choses se mettaient peu à peu en place. Aujourd’hui, ils sont prêts au changement. La phase de travaux amène bien sûr son lot de contraintes mais il est plus facile de l’accepter quand on sait où l’on va le prix des matières premières (le bois, l’acier…), parfois de manière inattendue, rendant les appels d’offres plus incertains. Les travaux sont par ailleurs d’autant plus complexes qu’ils ont lieu dans l’hyper centre-ville, dont le bon fonctionnement doit être maintenu (flux, accès riverains, commerces, sécurité…).
La météo devient, elle aussi, un vrai sujet ! Il n’y a qu’à regarder ces derniers mois, avec des répercussions évidentes sur les plannings travaux. Tout cela fait que les travaux sont parfois plus longs que prévu, et ce même si l’on essaie d’anticiper. Il faut alors trouver des solutions pour continuer en toute sécurité. S’adapter. Sans oublier ce que l’on veut : de la nature, de la lumière et du confort pour tous !
Comment vous y êtes-vous pris ?
La première étape a été de poser un diagnostic fin, qui tienne compte de plusieurs problématiques. Comme pour tous les centres-villes de France, le premier gros sujet est celui de la place de la voiture. Comment équilibrer les espaces dédiés au trafic et aux piétons ? Comment faire pour que les Suresnois reconquièrent leur espace public ? De ce point de départ découlent de multiples thématiques qui se croisent et se répondent. Les sens de circulation, les moyens de circuler, de se garer… Notre objectif est de rationaliser, tout en permettant toujours de venir en voiture dans le centre. Une fois qu’on a libéré l’espace, il faut savoir à quoi on le dédie. Commercer, jouer, se retrouver, prendre l’air, se reposer : voilà tout ce que l’on doit pouvoir faire dans le centre de Suresnes ! Viennent alors les questions de la déminéralisation et du retour de la nature en ville. C’est démontré : la nature améliore notablement le bien-être physique et mental. L’eau est aussi un élément fondamental : comment la rendre utile et agréable à côtoyer ?
De nombreux aménagements peuvent être envisagés, à condition de trouver le bon équilibre entre les modes, les fonctions, les usages. Il ne faut pas oublier que nous sommes en hyper centre-ville. Un bon exemple est celui du jardin de l’Hôtel de ville, où nous allons travailler à agrandir au maximum les surfaces plantées et récupérer l’eau des toitures de la mairie. Nous aurons cette même attention du côté de la place
Henri IV.
Les aléas sont-ils inhérents à ce type de projets ?
Il faut effectivement composer avec des aléas de toutes natures. Le conflit en Ukraine et les équilibres économiques mondiaux ont notamment ces dernières années impacté le prix des matières premières (le bois, l’acier…), parfois de manière inattendue, rendant les appels d’offres plus incertains. Les travaux sont par ailleurs d’autant plus complexes qu’ils ont lieu dans l’hyper centre-ville, dont le bon fonctionnement doit être maintenu (flux, accès riverains, commerces, sécurité…). La météo devient, elle aussi, un vrai sujet ! Il n’y a qu’à regarder ces derniers mois, avec des répercussions évidentes sur les plannings travaux. Tout cela fait que les travaux sont parfois plus longs que prévu, et ce même si l’on essaie d’anticiper. Il faut alors trouver des solutions pour continuer en toute sécurité. S’adapter. Sans oublier ce que l’on veut : de la nature, de la lumière et du confort pour tous !