« Contrairement à ce que l’on croit souvent, je ne viens pas du Nord : le fromage prend un S et en plus il sent mauvais ! », plaisante Jean-Marie Maroille. Outre aimer les
boutades, l’homme tient à ses origines suresnoises. « Un jour de 1860, mon arrière-grand-père maçon est venu boire un coup dans une guinguette et a rencontré mon
arrière-grand-mère, une demoiselle Tute, dont la famille était à Suresnes depuis le XVIIe siècle. »
C’est logiquement à Suresnes que naît Jean-Marie en 1943 puis fait toute sa scolarité, à Jean Macé d’abord, puis à Paul Langevin. « J’avais des copains de partout, des émigrés italiens, espagnols… se souvient-il. Nos professeurs habitaient à Suresnes, on les croisait dans la rue, ils nous prenaient en cours particuliers… Ils étaient d’une autorité extraordinaire. Ce qui ne nous empêchait pas de leur trouver des surnoms : la Crachouille, la Vache frisée… », sourit-il, retrouvant l’espièglerie de l’enfance.
Jazz et bêtises
Malgré une éducation très stricte, le jeune homme collectionne « les bêtises plutôt que les exploits scolaires », préférant écouter du jazz qu’apprendre ses leçons. Mais « j’ai eu la chance de naître dans une famille lettrée, reconnaît-il. Mon père m’a transmis la culture avec un coup de pied dans le derrière ! ». C’est peu dire que ses aïeux ont
à la fois écrit et transmis l’histoire locale : « L’un de mes arrières-grands-pères, architecte en chef du département de la Seine, a participé à la conception de l’école Jean Macé.
Mes grands-parents ont contribué à l’édition du premier ouvrage sur Suresnes de Edgar Fournier en 1885. Quant à mon père, il a été président de la SHS dans les années 1980. » Lui-même est piqué très jeune par le virus de l’histoire : « De vieux Suresnois passionnés m’ont transmis leur savoir. Maintenant j’essaie de transmettre à mon tour, de façon bénévole et ouverte. »
Érudit, curieux de tout, jamais avare en anecdotes, il n’a de cesse de partager la connaissance. Et si on lui pose une colle, il grimpe ni une ni deux sur une chaise pour
attraper un des livres de la bibliothèque, ou fouille dans les archives numérisées de la Société, à la recherche de l’information ou de la photo qui pourrait éclairer son
interlocuteur.
La SHS, de 12 à 90 ans
Pour ce vétérinaire à la retraite, père de deux enfants nés à Suresnes, la présidence de la SHS est un travail à temps complet. L’un des chantiers qui l’occupent, avec
d’autres passionnés de la Société : l’édition d’un ouvrage consacré à l’histoire des ermites du mont Valérien. Aujourd’hui, le plus jeune membre de la SHS, Maxime Alexandre, a 12 ans. « Il est passionné de tout, même d’histoire ancienne ! Il est doué cet oiseau-là ! », s’enthousiasme Jean-Marie. Mais, si la relève semble assurée,
le jeune octogénaire n’a pas fini de faire vivre la SHS.