Bénévole de l’association Lire et faire lire, Martial Boyé intervient dans des classes pour faire la lecture aux enfants de grande section et de CP. S’il est motivé par l’envie de transmettre le goût des livres aux plus jeunes, cette incursion à l’école est aussi pour lui un plaisir. Reportage à l’école Madeleine.
Lundi, 8h30, école Madeleine. Martial Boyé, retraité et bénévole de l’association Lire et faire lire, installe son « petit théâtre » dans la bibliothèque de l’école : 6 petites chaises en arc de cercle face à la sienne.
9h. Martial fait son entrée dans la classe de Julie Douard, enseignante de grande section et CP. L’enthousiasme est spontané, les petits l’acclament : « Martial ! Martial ! Martial ! ». Après un temps pour calmer les jeunes esprits, l’élégant retraité entre dans la bibliothèque, suivi de six petits auditeurs. Lecture du jour, L’enfant des sables de Nadja. Martial pense qu’à cet âge-là, « les images comptent », alors il place le livre face aux enfants. Il lit avec conviction et les enfants écoutent : ils sont tour à tour déconcertés, interrogatifs et même un peu effrayés. Fin de l’histoire. Sans refermer le livre, il interroge les enfants : qu’ont-ils retenu du récit, l’ont-ils compris, l’ont-ils apprécié ? Les questions, ça suffit, estiment les enfants qui se rebellent gaiement : « Une autre histoire ! Une autre histoire ! une autre histoire ! » réclament-ils en chœur.
« J’espère leur donner le goût des livres et de la lecture, qu’ils ressentent autant de bonheur que moi en lisant. »
Depuis 3 ans qu’il intervient dans la classe de Julie Douard, et 7 ans dans une classe de CP de l’école des Raguidelles, Martial semble n’avoir rien perdu de son enthousiasme : « Le contact avec les enfants est facile et naturel. J’aime passer du temps avec eux et leur communiquer le bonheur de lire. » Un mélange des générations réjouissant Cet ancien assureur, plusieurs fois grand-père, sait qu’il se rend utile. Mais il estime aussi qu’il est « privilégié » : « entrer dans le monde de l’école, côtoyer les enseignants, avoir un partenariat fort avec eux, c’est une chance. Ce sont des moments magiques. C’est très gratifiant, les enfants me communiquent leur enthousiasme, les enseignants leur reconnaissance. »
Et si l’enseignante apprécie ce partenaire engagé, fiable et bon conteur, elle sait aussi que ses élèves sont sensibles au « côté grand-père qui fait la lecture » qui leur apporte un temps de réconfort bienvenu le lundi matin.